Curiosité patrimoniale

Les palais de la Strada Nuova

En 1551, une décision municipale offrait aux grandes familles nobles de la cité (les Pallavicini, Spinola, Lomellino, Lercari) d’obtenir un lot le long de la Strada Nuova (aujourd’hui via Garibaldi), qui leur permettrait de construire leurs palais sur de grands espaces. Ce lotissement a été une véritable entreprise urbanistique, unique en son genre, qui voulait rompre avec une organisation de l’espace encore médiévale. Neuf lots ont été ainsi attribués. D’autres palais, à une extrémité de la rue, ne faisaient pas partie de ce lotissement, notamment le plus important, le palais Doria-Tursi (mairie actuelle), construit sur un terrain appartenant à la famille Grimaldi et le palazzo Bianco, construit seulement un siècle plus tard.

Parmi la diversité des solutions architecturales adoptées domine celle avec vestibule,  cortile et jardin en référence au schéma de base donné dans le livre VI  de l’architecture civile de Sebastiano Serlio. Cadre pour une nouvelle manière de vivre de la haute société, avec jardin pourvu de jeux d’eau, d’agrumes…

Les palais de la via Garibaldi ont reçu la visite de bien de voyageurs, notamment du peintre Rubens qui, venu au début du 17e siècle, a réalisé une série de dessins des principaux palais de Gênes.

Particularité génoise : à partir de 1576, établissement régulier d’une liste de « Rolli »

liste des palais susceptibles d’accueillir des hôtes de la république : cardinaux, ambassadeurs, gouverneurs…. Les palais de la Strada Nuova étaient bien sûr inscrits sur les Rolli, ce dont les propriétaires étaient fiers.

La plupart de ces palais possèdent encore des décors peints remarquables : scènes mythologiques, armoiries, scènes illustrant les combats menés par les ancêtres, décors grottesques…