Curiosité Patrimoniale : Les puits de Venise


Tous ceux qui visitent Venise ne peuvent qu’avoir remarqué ses innombrables margelles de puits blanches (la couleur de la pierre d’Istrie) au milieu de toutes les places, grandes ou petites, dans les cours des palais, dans les cloîtres. Habituellement, un puits est destiné à chercher de l’eau au niveau de la nappe phréatique. Ce n’est pas le cas à Venise. Ici, le système est très particulier : sous la margelle, une grande poche en matériau imperméable, qui va en se rétrécissant vers le bas, est remplie de sable. Cette poche recueille l’eau de pluie qui autrefois s’écoulait à travers l’herbe des places ou des cloîtres (on ne parle pas de place à Venise mais de « campo » en souvenir de l’époque où ces espaces étaient herbeux). Aujourd’hui, presque toutes les places sont dallées de pierres percées en plusieurs endroits d’ouvertures permettant à l’eau de s’écouler dans le puits. Le sable filtre l’eau qui va s’accumuler au fond de la poche. Un conduit central permet de la puiser. Certaines margelles sont dépourvues de décor. D’autres sont sculptées : on voit des figures de saints, des motifs de style renaissance ; la margelle du cloître du cimetière est rehaussée de bandes rouges en marbre de Vérone.