Renage, un village du Dauphiné. On passe devant l’église, elle est ouverte, on entre. Une église néo-médiévale comme il y en a tant d’autres en Dauphiné. Mais ce qui surprend c’est le programme des vitraux. D’abord dans la nef de droite : rien de religieux, chaque vitrail est consacré à un hameau ou un quartier de la commune : maisons, église, place, usines… Les vitraux de l’abside sont consacrés à des saints de sexe masculin. Ceux de la façade ouest, sous la rosace, sont des saintes dont le seul point commun est d’être des femmes (deux reines : saintes Fernande (je n’ai rien trouvé sur elle !) et Mathilde (née vers 896 et morte en 968, elle fut l’épouse d’Henri l’Oiseleur, roi de Germanie et la mère d’Otton Ier, fondateur du Saint-Empire romain germanique), aussi ste Claire, ste Hélène, ste Lucie, ste Elisabeth). Au bout du collatéral gauche, s. Bruno, ce qui n’est pas étonnant si près de la Chartreuse. Mais au bout de l’autre collatéral c’est un saint Pierre avec une épée plantée dans le dos : il s’agit de saint Pierre de Vérone, un dominicain, né à Vérone en 1205, inquisiteur assassiné par ceux qui avaient à craindre de lui en 1252 d’un coup de serpe ou d’épée. Représentation exceptionnelle chez nous : quel intérêt poussait les habitants de Renage ou tout simplement leur curé, à mettre en valeur ce saint qui n’est plus célébré aujourd’hui que dans son ordre ? Quel intérêt local pour ces deux reines que l’on ne célèbre guère ? Dans la nef de gauche, une diversité de saints : des femmes (ste Thérèse d’Avila), un apôtre et le cardinal s. Charles Borromée, peut être parce qu’il fut un artisan de la Contre-réforme et on est dans un pays bien gagné par le protestantisme ?
Au total un programme iconographique assez hors du commun.