Curiosité patrimoniale

L’église Santa Maria Assunta di Carignano à Gênes

Après plusieurs séjours au cœur de cette ville d’art qu’est Gênes, comment ai-je pu ignorer cette église jusqu’à ce jour ? Conduisant le groupe du CICP au musée de S. Agostino et trouvant la porte close pour raison de restauration, je me suis retourné et ai aperçu une coupole. J’ai pris cette direction, franchissant le grand pont construit au XVIIIe siècle pour relier, par-dessus un profond vallon, la partie haute de Gênes et la colline de Carignano, j’ai découvert cette église, le plus grand monument de la Renaissance de Gênes.

La réalisation de cette église a été voulue en 1482 par un membre de la famille Sauli pour manifester le faste et le pouvoir économique de celle-ci. Le projet a été confié à Galeazzo Alessi. La position naturelle de l’édifice sur la colline de Carignano en a fait un sanctuaire remarqué pour les gênois.

L’édifice, visiblement inspiré de Saint-Pierre de Rome, est sur plan en croix grecque et s’organise autour d’une coupole qui culmine à 60 m et repose sur quatre piliers massifs. Cette coupole est composée, comme celle de Saint-Pierre, de deux coques séparées par un escalier en spirale qui permet de gagner un lanterneau sommital. Entre les bras de la croix, des chapelles sont couvertes de coupoles à caissons. Nef et transept sont voûtés de berceaux à caissons. L’édifice est lumineux, luminosité accrue par la blancheur du matériau, dépourvu de toute couleur et qui laisse apparaître toutes les lignes de l’architecture,

Le décor sculpté date du XVIIe siècle. À la base de chaque pilier de la coupole, est insérée une grande statue d’allure baroque, dont deux (saint Alexandre Sauli et saint Sébastien) sont dues au sculpteur provençal Pierre Puget.

À l’extérieur, les quatre façades sont marquées par un fronton avec des pilastres d’ordre corinthien qui contrastent avec le rouge des briques du parement.